Philippe Hiquily est un sculpteur et designer français né en 1925 à Paris et mort en 2013 à Villejuif. Son oeuvre prolifique ne peut être vraiment rattachée à un courant artistique particulier. Hiquily cultive sa singularité mais n’hésite pas à puiser ses inspirations dans divers mouvements, comme le nouveau réalisme et le surréalisme.
Alors qu’il n’a que dix-huit ans, Hiquily s’engage dans la résistance aux côtés de son père pendant la seconde Guerre Mondiale. Il reprend les armes de 1945 à 1947 pour rejoindre la division Leclerc en Indochine. Sa carrière artistique ne commence réellement qu’à son retour en France, quand il intègre l’École des Beaux-Arts de Paris pour se former à la sculpture. Alfred Janniot et Marcel Gimond y sont ses professeurs. Il fait la rencontre de futurs grands artistes pendant sa scolarité, comme Michel Guino et Albert Féraud. Entretenant de bonnes relations avec ses anciens professeurs, il revient régulièrement assister à leurs cours, où quelques années plus tard, il fait la connaissance de César et de Claude Goutin. Comme certains d’entre eux, Hiquily fait le choix du métal pour ses oeuvres. L’année 1953 marque le début de sa reconnaissance grâce à l’obtention du Prix de Sculpture de l’École des Beaux-Arts pour son Neptune, grande sculpture de fer. Hiquily affectionne les oeuvres monumentales qu’il imaginera tout au long de sa carrière, comme le montrent les trois girouettes de douze mètres de haut installées à Marbella en 1963 ou Shanghai en 2010.
Dans les années 1950, son style s’affirme. Ses sources d’inspiration sont sans limites : il emprunte aussi bien à la Préhistoire qu’à la Grèce antique, et plus largement aux cultures extra-européennes. Ses oeuvres témoignent d’un réel intérêt pour l’aspect et le rendu des techniques d’autrefois : son goût pour l’antique se manifeste par la réappropriation de la méthode du sphyrélaton, technique de martelage sur bronze de la Grèce archaïque.
Grand admirateur d’Alexandre Calder qu’il rencontre aux Deux Magots en 1955, Hiquily crée ses premiers mobiles à la même période. Son travail explore l’équilibre, physique et artistique, des formes. Ses recherches se poursuivent dans les années suivantes avec des oeuvres comme Stabile (1962), nom délibérément contradictoire pour cette oeuvre cinétique. La création d’oeuvres tournoyantes constitue une part essentielle de son travail. La série de girouettes des quatre saisons, réalisée à la fin de sa vie dans une ultime tentative de lier l’espace et le temps, en est un témoignage fort.
Par leur motricité et leur captation de la lumière, les oeuvres de Philippe Hiquily sont véritablement ludiques. A partir des années 1960, l’artiste intègre la notion de l’érotisme dans son oeuvre. Les personnages et les scènes qu’il crée sont clairement sexués. L’artiste met en scène le désir comme puissance créatrice et destructrice, à l’instar du mythe d’Éros et Thanatos. C’est également à cette époque que les formes de ses sculptures vont vers davantage de simplification, un terme qu’il préfère à celui de « stylisation ». Il se tourne volontairement vers un certain dépouillement des formes. Inspiré par Duchamp et ses ready-made, Hiquily n’hésite pas à reprendre des objets du quotidien qu’il intègre à ses oeuvres, comme pour La Femme au foyer (1965).
Capable de contraindre le métal à sa guise, Hiquily ajoute le design à son univers en créant du mobilier. Il est très vite apprécié et collectionné par les plus grands amateurs comme Philippe de Rothschild et Louise de Valmorin pour qui il crée une table de salle à manger devenue historique. Tout au long de sa carrière, il développe un vocabulaire qui deviendra sa signature : dimensions monumentales, érotisation des formes, mouvement, design. Sa première rétrospective a lieu en 1995 au couvent des Cordeliers de Châteauroux. Aimant mêler les contraires, naviguant entre une stylisation expressive et un symbolisme énigmatique, le sculpteur ne cesse de nous surprendre. Ces recherches formelles font de Hiquily l’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle.

Stabile
Sculpture mobile en acier peint en noir
Cachet de la signature et numéroté à la base
« Hiquily, 2/8 »
Edition de 8 exemplaires + 4 épreuves d’artiste
Sculpture créée en 1962.
Hauteur : 200 cm
Largeur : 85 cm
Profondeur : 85 cm
Provenance : Atelier de l’Artiste
Girouette : « L’Hiver »
Sculpture mobile en acier peint en noir
Cachet de la signature et numéroté à la base
« Hiquily, EA III / IV »
Edition de 8 exemplaires + 4 épreuves d’artiste
Sculpture créée en 2010.
Hauteur : 200 cm
Largeur : 82 cm
Profondeur : 82 cm
Provenance : Atelier de l’Artiste
